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Quels enjeux pour naturaliser la formulation de vos produits d’hygiène buccodentaire ?

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Face à la controverse sur certaines matières premières utilisées dans les produits d’hygiène bucco-dentaire, les consommateurs sont de plus en plus vigilants et attendent une réelle réponse de la part des marques.

Entre attentes de naturalité et respect des cadres réglementaires, nos experts vous accompagnent pour bien cerner les enjeux de la naturalité dans vos formulations de produits d’hygiène buccodentaire.

 

A- Produits d’hygiène buccodentaire et cadres réglementaires : le cas du dentifrice

Les dentifrices peuvent relever de plusieurs statuts. Certains se rattachent aux produits cosmétiques alors que d’autres ont le statut de médicament.

  • Ceux qui sont rattachés aux produits cosmétiques qu’ils soient vendus en pharmacies, parapharmacies ou grandes surfaces. A ce titre ils ne doivent pas nécessairement faire la preuve de leur efficacité avant leur mise sur le marché. Ils doivent cependant garantir leur innocuité et se conformer à une liste d’ingrédients autorisés ou interdits. La teneur en fluor de ces dentifrices est inférieure à 1500 ppm.

Si des huiles essentielles sont utilisées dans la formulation de produits bucco dentaires, il faudra aussi bien veiller à suivre les recommandations de l’IFRA. Pour ce genre de produits, il faut se référer à la catégorie 6 des standards IFRA.

  • A l’inverse, les dentifrices qui ont le statut de médicament doivent avoir obtenu une autorisation de mise sur le marché (AMM) délivrée sur la foi d’un dossier qui comprend notamment des études cliniques prouvant leur efficacité. Ils ne peuvent être vendus qu’en pharmacie. Comme dans l’image ci-dessous, la teneur en fluor de dentifrices suivant le statut de médicament peut excéder 1500 ppm.

 

 

 

B- Quelles sont les problématiques dans les formulations « classiques » de produits d’hygiène buccodentaire ?

Les matières premières utilisées dans les produits buccodentaires telles que le fluor, la chlorhexidine, le triclosan ou encore le chlorure de cétylpyridinium sont très controversées. Ces matières sont en effet incompatibles avec la volonté des consommateurs de produits naturels.

 

Le fluor

Le fluor est un oligo-élément présent en quantité variable dans certaines eaux minérales et en traces dans certains aliments. Le fluor est aussi présent dans la plupart des dentifrices car il renforce l’émail.

Selon l’UFSBD (Union Française pour la Santé Bucco-Dentaire), il est largement avéré que les produits fluorés ont un rôle dans la diminution des caries grâce à leur efficacité préventive et leur caractère économique et rentable.

Malheureusement, un apport excessif de fluor peut avoir des risques pour les utilisateurs : le risque le plus fréquent est la fluorose dentaire. Le développement des cristaux de l’émail est perturbé ce qui entraîne une porosité  de l’émail. Si l’émail est poreux, il peut alors incorporer tout élément et les dents peuvent se colorer. Les dents sont aussi fragilisées.

  • Selon l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé), les recommandations sur la dose de fluor à ne pas dépasser est de 0,05 mg/jours par kilogramme de poids corporel, sans dépasser 1mg/jour (1).
Une remise en cause :

Le fluor, ingrédient phare des dentifrices bio comme traditionnels, n’est pas pour autant blanc comme neige. Perçu depuis les années 1950 comme un indispensable pour lutter contre les caries, cet oligo-élément est de plus en plus remis en cause et fait débat. Même s’il a effectivement prouvé qu’il était efficace pour protéger des caries et inoffensif à petite dose, le fluor a toutefois été classé par l’OMS comme l’une des 10 substances les plus dangereuses au monde.

L’utilisation du fluor dans les dentifrices est plutôt récente ( cela date d’après la seconde guerre mondiale), il avait à l’origine un rôle bien différent : extraction d’aluminium, fabrication d’armes chimiques, pesticides, fongicides… Le laboratoire qui a découvert son action anti-caries, était étroitement lié à Alcoa, un industriel spécialisé dans l’extraction de l’aluminium, qui cherchait, afin d’éviter d’être confronté à des scandales sanitaires (contamination de l’eau de la terre au fluor) à valoriser son image.

 

En résumé, le fluor n’est pas toxique si nous respectons les doses recommandées, fixées par jour à 0,5 mg pour les enfants de 1 à 3 ans, 0,8mg pour les enfants de 4 à 6 ans, 1,5mg pour les femmes / 2mg pour les hommes. Si il n’y a pas de prédisposition aux caries, le fluor n’est pas obligatoire pour avoir une bouche saine(1).

 

La chlorhexidine

La chlorhexidine est une molécule appréciée pour ses propriétés antiseptiques puissantes : en effet, elle a une activité bactéricide et fongicide. Ce produit peut provoquer des tâches sur les dents(2).

Le triclosan est un agent de conservation et agent antimicrobien dans les produits d’hygiène. Il est capable de passer la barrière cutanée et donc de se retrouver dans l’organisme. C’est un perturbateur endocrinien connu mais encore toléré.

 

Le chlorure de cétylpyridinium

Le chlorure de cétylpyridinium est un antiseptique, ammonium quaternaire utilisé pour combattre la plaque dentaire et les gingivites. Comme la chlorhexidine, ce produit peut provoquer des tâches sur les dents.

Ces produits sont tous controversés que ce soit pour l’environnement ou la santé : polluant, perturbateur endocrinien, allergisant… voués à être interdit à moyen terme, il faut les remplacer.

Le challenge des formulateurs de produits buccodentaires est de remplacer les matières premières synthétiques en trouvant des matières premières naturelles tout aussi efficaces.  De plus, au-delà d’éliminer les substances controversées, le challenge global est aussi d’apporter plus de naturel dans ces formules.

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